paroles du bout du monde

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mardi 9 octobre 2007

À dos de dromadaires dans le désert de Thar

Les châteaux de pierre dansent dans les vents désertiques du Rajasthan. Ces fortifications épaisses portent dans leurs entrailles un passé sanglant plus ou moins glorieux. Le fort de Jaisalmer a connu ses heures de prospérité, à l'époque florissante des routes de la soie. Marchands en tout genre vendaient leurs textiles, épices, élixirs et produits miraculeux. Mais le développement du commerce maritime dans le sud de l'Inde a brusquement ébréché l'opulente prospérité de la cité nichée à l'orée du désert de Thar. Il a fallu attendre plusieurs siècles avant que quelques routards redécouvrent la tranquillité de ce petit hameau dominé par de nobles remparts. Flairant le bon filon, pas mal d'habitants se sont tournés vers une forme de commerce moderne, le tourisme. Au point de dénaturer les anciennes bâtisses, croulant désormais sous les écriteaux entièrement dédiés aux touristes.
Les rabatteurs s'agitent dès la sortie du train et sont omniprésents dans toute la ville. De quoi faire perdre patience à plusieurs reprises. Les ruelles enivrantes à l'intérieur du fort sont criblés d'échopes à souvenirs et serpentent à travers des édifices aux couleurs de sable finement ciselés. Jaisalmer symbolise le Rajasthan où le temps semble s'être figé. La plupart des touristes viennent ici pour goûter au plaisir de monter sur le dos d'un dromadaire et se reposer à la nuit tombée sur les dunes du désert de Thar.

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Nous partons pour 3 jours de méharée dans le désert. La jeep s'éloigne du fort de Jaisalmer tandis qu'une colonie d'éoliennes s'époumonent dans le ciel rougeoyant du petit matin.

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Une courte visite aux cénotaphes royaux et nous reprenons notre chemin. Nous nous enfonçons dans le désert sur des routes plates et asséchées.

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Sur le bord de la route, 2 dromadaires lourdement chargés attendent leurs hôtes. Nous faisons la connaissance de Badia qui nous guidera pendant cette balade dans le désert.
Nous grimpons sur les bêtes et d'un pas lent et doux nous partons vers l'inconnu. Le dromadaire n'est pas vraiment confortable. Nous nous arrêtons souvent pour nous remettre de nos déboires. On en profite pour observer cet animal fascinant capable de rester sans boire pendant 2 semaines puis d'avaler 200 litres d'eau en 3 minutes. Les coussinets de ses pattes amortissent sa lourde carcasse quand son long cou courbé balance au rythme de ses pas. Une expérience intemporelle alors que nous gagnons un courte portion de dunes où nous descendons de la bête pour passer la nuit. Nous courons pour fouler les monticules sablonneux. Une sensation magique des pieds qui s'enfoncent dans le sable blond chauffé par le soleil. On s'assoit sur la crête d'une dune, les yeux dans le vague et la bouche clouée. Ces paysages désertiques façonnés par les vents nous pénètrent et nous fascinent. Nous partageons le dîner dans un silence de cathédrale puis filons installer un tas de couvertures en haut d'une dune. Allongés sur l'étendue de sable et les yeux dans les étoiles, le ciel constellé nous renvoie devant notre petitesse. Sans voix, sans commentaires, nos regards scrutent le ciel, tentent de reconstituer les constellations, de capter l'apparition fugace d'une étoile filante ou le lent déplacement d'un satellite. On s'endort comme dans un rêve, un rêve chargé d'étoiles.

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Nous chevauchons nos montures pour une longue balade, loin de tout. Nous reprenons notre douce dérive vers l'inconnu et perdons la notion du temps et de l'espace. Buissons et arbustes immortalisent les quelques signes de vie qui nous entourent et délimitent une série de dunes. Sans comparaison possible avec l'infinité saharienne, le coucher de soleil sur les dunes du désert du Thar n'en demeure pas moins poignant. Le disque doré disparait à l'horizon, les teintes mordorées s'assombrissent et les premières étoiles percent la voute céleste. Une deuxième nuit magique allongés sur une dune, les mains croisées derrière la tête et les yeux recevant la lumière de ces millions d'astres et galaxies qui lentement tourne autour de l'étoile polaire. Silence et admiration.

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Troisième et dernier jour de notre promenade et nos dromadaires nous reconduisent au bord de la route goudronnée où une jeep nous attend pour rentrer vers le fort de Jaisalmer.
Une parenthèse dans le désert complètement intemporelle et entièrement réconfortante.

dimanche 30 septembre 2007

Sagesse bouddhiste près de Dharamsala

Il est difficile de trouver le sommeil sur les routes sinueuses et cahoteuses de l'Himachal Pradesh. Nous arrivons finalement à MacLeodGanj à 5h du matin. Nous partons finir notre nuit dans une guesthouse éloignée, perdue aux confins d'une ruelle poussiéreuse.
Non loin de Dharamsala, MacLeodGanj est le refuge de nombreux tibétains dont le plus illustre d'entre eux, le dalaï lama. La fuite tibétaine a commencé en 1950 avec l'invasion chinoise. Un musée rappelle la lutte d'un peuple, foncièrement pacifiste et sauvagement réprimé par l'armée chinoise. Le bilan catastrophique fait froid dans le dos. La destruction systématique des monastères et des temples bouddhistes a atteint le chiffre effarant de 90%. Plus d'un million de tibétains ont péri et de nombreux ont fui malgré les conditions difficiles de la traversée de l'Himalaya. Une solution pacifiste semble difficile à trouver pour que le Tibet recouvre son indépendance d'autant plus que les chinois continuent à pratiquer la "sinisation" en envoyant des millions de chinois habiter au Tibet, à tel point que les tibétains sont désormais minoritaires sur leur terre.
MacleodGanj est un refuge, une terre d'accueil pour ces milliers de tibétains en exil. Des réfugiés souhaitant plus que tout retourner dans leur pays occupé. Nous nous arrêtons devant l'humble demeure du dalaï lama. Fidèles et curieux s'amassent par centaines pour l'entrevoir, lui serrer la main ou participer à une séance de méditation collective.

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Nous n'aurons pas le temps de le voir et quittons la région en sautant dans un bus matinal se dirigeant vers Amritsar, capitale d'une religion méconnue mais symbolique, le Sikhisme. A l'échelle de l'Inde, à quelques heures de distance, des capitales religieuses se fréquentent dans la tolérance et le respect de l'autre.

mardi 18 septembre 2007

Le train des cimes vers Shimla

Un premier train nous dépose à Kalka avant de sauter dans l'Himalaya Queen, un train de montagne qui roule à 20 km/h et croise 103 tunnels ; 5 heures pour rejoindre Shimla. Un lègue de l'ancien occupant britannique. Un parcours en forêt qui nous revigore après ces premières heures passées dans la capitale indienne.

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Shimla est un lieu de vacances pour les amoureux en lune de miel et les riches indiens. La ville semble avoir été construite sur un glissement de terrain. D'abrupts escaliers relient les artères de la ville. Les habitations revêtent l'architecture coloniale britannique du 19e siècle. Pendus au fil électrique, escaladant les gouttières ou scrutant les alentours depuis les toits, des colonies de singes envahissent la ville.

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Le temple de Jakhu au sommet de la ville est dédié à Hanuman, le dieu singe. Et ses acolytes pullulent autour du temple. Leur agressivité nous tient à distance.

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Nous redescendons vers la rue piétonne du Mall où nous réservons un combiné jeep + trek pour 10 jours dans l'est de l'Himachal Pradesh. On n'avait pas vraiment d'itinéraire fixé, excepté le désir de quitter Delhi. On s'en remet à cette petite agence de voyage. Aucune information précise sur le parcours, et aucune envie d'en savoir plus aujourd'hui. A partir de demain, le plaisir de la découverte. L'authentique.

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